Edito du mois d'avril 2025
- Jérôme DARRAS
- 21 avr.
- 2 min de lecture

Les élus locaux, fantassins de la République
Le monde a basculé le 20 janvier dernier, avec l’investiture de Donald TRUMP à la Maison Blanche. Entouré des milliardaires venus servir son projet politique pour toujours plus s’enrichir, le président de la première puissance économique et militaire est devenu le chef de file d’une internationale réactionnaire et populiste.
Les attaques contre les médias qu’il qualifie d’ennemis du peuple, l’instauration de droits de douane exorbitants, menaçant le commerce international, les licenciements massifs de fonctionnaires dans les domaines de la santé ou de l’éducation, telles sont les manifestations de la primauté de la force sur le droit, de l’intimidation sur la négociation, de la prédation sur le commerce.
Tout récemment, prenant la suite d’Elon MUSK et de ses violentes attaques contre les démocraties allemande et britannique, l’Administration TRUMP a exigé des grandes entreprises européennes qu’elles renoncent à leurs programmes de diversité, d’équité et d’inclusion, tentant de nous imposer son modèle politique réactionnaire. Il s’agit d’une ingérence inadmissible, à laquelle notre pays s’est heureusement opposé, tout comme la Belgique, le Danemark ou l’Espagne.
En Europe, l’Ukraine continue courageusement de se battre face à l’agression de Vladimir POUTINE. Bien qu’usant de menaces à l’égard de l’Ukraine et prêt à céder aux principales exigences russes, Donald TRUMP ne parvient pas à imposer - le veut-il ? -, un réel cessez-le-feu, laissant ouverte la perspective d’une avancée de la guerre à plus ou moins brève échéance.
En France l’instabilité politique, inédite sous la Vème République, complique la gestion financière et budgétaire des comptes publics, qui se traduit dans le budget 2025 par d’importantes coupes dans les dotations de nos collectivités.Celles-ci s’ajoutent aux désengagements de l’Etat sur ses propres politiques territoriales, pour compromettre notre capacité à répondre aux exigences d’un service public de qualité.
Au Parlement, les textes d’initiative gouvernementale ont quasiment disparu des ordres du jour et les propositions de loi, textes d’initiative parlementaire, présentées sans étude d’impact préalables, constituent l’essentiel de nos débats. Ils contiennent trop souvent, dans un unique souci d’affichage, des dispositions dont chacun sait qu’elles contreviennent à la constitution ou aux principes de la République et seront logiquement censurés par le Conseil constitutionnel.
Cette légèreté de notre vénérable Sénat à l’égard de l’état de droit et de son garant, le Conseil constitutionnel, tout comme l’irrespect à l’égard de l’autorité judiciaire de responsables politiques condamnés par la justice au nom duPeuple français, m’apparaissent comme les prémices d’un affaissement démocratique préoccupant. Nul n’est au-dessus de la loi, cela vaut pour un parlementaire comme pour tout citoyen.
L’échelon local, avec ses 35 000 communes, ses 101 départements et ses 550000 élus, véritables fantassins de la République combattant en première ligne, demeure heureusement le pôle de stabilité indispensable à la cohésion sociale du pays et à la qualité de notre vie individuelle et collective. Et à l’heure où bon nombre de nos collectivités viennent de voter leur budget, je veux saluer le difficile travail des élus pour préserver les équipements et services publics de proximité, en résolvant une équation financière chaque année plus complexe.
Comentários