Edito du mois de juin
- Jérôme DARRAS
- 8 juil.
- 2 min de lecture

Pendant douze jours, Israël a mené avec le concours des États-Unis une vaste offensive contre l'Iran, ses sites nucléaires, ses usines de missiles et ses centres de commandement, faisant écho à la vive inquiétude exprimée par le Directeur général de l'AIEA face à l'accumulation rapide d'uranium enrichi par l'Iran. En riposte, l'Iran a bombardé les villes israéliennes, dont Tel Aviv et Haïfa. Je pense aux civils morts, blessés, plongés dans l'inquiétude et bien sûr à nos compatriotes présents dans les deux pays.
Au-delà de l'avenir de la région, ce qui se joue dans ce conflit est aussi l'équilibre du monde, qui depuis le 20 janvier dernier et l'investiture du nouveau président des États-Unis, première puissance économique et militaire, semble toujours plus instable. Ce même Président qui par son retrait de l'accord de Vienne sur la dénucléarisation de l'Iran, est le premier responsable de l'escalade actuelle.
Le régime iranien est sans contestation possible une source d'instabilité régionale et une menace pour la paix et la sécurité du Monde, par son action et celle de ses proches, et deux de nos compatriotes, Cécile Kohler et Jacques Paris, véritables otages d'État, sont toujours enfermés dans ses geôles. J'ai, aux côtés de nombreux sénateurs et des huit présidents du groupe du Sénat, signé la proposition de résolution relative à l'inscription du Corps des gardiens de la révolution islamique sur la liste des organisations terroristes. Pour tout cela, l’Iran, comme l’ont réaffirmé dernièrement les dirigeants du G7, ne pourra jamais disposer de l’arme nucléaire.
Si Israël a incontestablement le droit de se défendre afin d'assurer sa sécurité, est-elle pour autant fondée à mener une guerre préventive, précisément au moment où se déroulent des "développements diplomatiques importants", pour reprendre l'expression du secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l'ONU ?
La France, partie à l'accord de Vienne, "ce vieux pays d'un vieux continent" qui dans ces moments où l'histoire bascule, comme en 2003 avec l'intervention des États-Unis en Irak, dit au monde ce qui est juste, peut et doit contribuer à la résolution de la crise, en Iran comme à Gaza, et à une désescalade au Moyen-Orient.
Au-delà du fragile cessez-le-feu actuel, seule la diplomatie, par la réaffirmation du droit international et du multilatéralisme, peut conduire à une solution équilibrée et durable et contribuer à la stabilité dans tout le Moyen-Orient. Là comme partout dans le monde, le droit et la négociation doivent l'emporter sur la force et sur le fait accompli.
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